Objavljen v France - Družbeni stiki in zabava - 20 Aug 2016 07:40 - 4
Farnian était là.
Sous ses pieds.
Ou plutôt, à quelques mètres sous ses pieds. Derrière l’imposante figure de pierre, gisant de l’ancien Souverain Del’Marien.
Du Protectorat Del’Mar, se corrigea encore intérieurement Tangor.
Le fils unique du défunt Roi aurait désormais à manier les arts subtils de la parole, s’il ne voulait pas que le Concile Royal ne lui fe front, voire ne s’en défe. Voilà qui aiguiserait ses talents de diplomate. Pensée réjouissante le jour d’un tel deuil…
L’homme de foi qui prêchait le Dénouement de la vie au pupitre adressa un rapide coup d’œil au jeune Prince. Il devait prononcer une oraison funèbre en l’honneur de son paternel, avant d’être légitimement reconnu comme le Récipiendaire de la foi.
Héritant alors d’une fonction éminemment religieuse, il gagnerait toute marge de manœuvre devant le Concile. Un acte que n’avait jamais osé son père, mais il n’était plus là pour le juger.
Dès l’annonce de cette volonté, l’Assemblée régente et conservatrice avait lutté corps et âme pour que cela ne puisse se réaliser.
Mais aucune norme du Royaume ne permettait de faire opposition à cette ambition, et le conseil s’était résolu à voter un changement de régime politique, pant de la Royauté millénaire au Protectorat.
Aveuglé par la crainte de confier le territoire du monarque à un homme si peu expérimenté, ils n’avaient vu que ce nouveau système leur amputait de nombreuses prérogatives.
Ils s’étaient parfaitement conformés, sans le savoir d’aucune façon, au plan du fils.
Bientôt, leurs vies ordinaires seraient bouleversées par les autres projets du nouveau suzerain.
« C’est une date sombre, gravée dans nos cœurs et notre Histoire, qui doit être aujourd’hui apposée dans nos archives. C’est un esprit puissant qui nous abandonne. Celui d’un Roi, pacifique et moderne. Celui d’un père, voué à son peuple et à ses fonctions. Celui d’un dévot enfin, qui ne prenait pas une décision sans en référer à la foi. Mais c’est une nouvelle ère qui commence pour nous tous, aujourd’hui même, en ces lieux consacrés. Dans peu de temps, le nouveau Concile sera réuni, et nous continuerons, ensemble, de gérer ce que nous avons bâti, de lui permettre de continuer son essor salvateur. Ayez la foi ! »
Urnak, l’homme de foi, reprit sa célébration avec plus de vigueur encore. Le chagrin profond se lisait sur son visage, mais aucune anxiété ne transparaissait quant au nouveau pouvoir.
Tangor dévisagea la foule compacte amée devant la cathédrale. Aucun n’exprimait d’inquiétude. Il avait réussi ce qu’il désirait, une transition ferme, religieuse, concrète, promesse d’un règne nouveau, placé sous son joug. L’Avenir pouvait enfin se dévoiler.
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